L’histoire du trouble dissociatif de l’identité
Posted On
Trouble dissociatif de l’identité avant le XVIIIe siècle
En 1584, l’exorcisme de Jeanne Ferry a été documenté et ses symptômes correspondent exactement à ceux du trouble dissociatif de l’identité.
Ce n’est pas le seul cas où le trouble dissociatif de l’identité est confondu avec une possession, par exemple en 1623, sœur Benedetta était possédée par trois entités qui la faisaient souffrir d’automutilation, d’amnésie et de troubles alimentaires.
Trouble dissociatif de l’identité à la fin du 19e et dans la première moitié du 20e siècle
En 1882, Louis Auguste Vivet est la première personne à avoir été diagnostiquée avec deux états de personnalité. Peu à peu, le psychiatre a découvert plus d’états de sa personnalité et en 1888, il avait dix personnalités différentes.
On prétend qu’il a influencé Robert Louis Stevenson en écrivant la nouvelle Dr Jekyll and Mr Hyde.
En 1885, le neurologue français, le professeur Jean-Martin Charcot, a décrit pour la première fois la maladie mentale, le trouble de personnalité multiple, que nous connaissons maintenant sous le nom de trouble dissociatif de l’identité, lorsqu’il était médecin-chef à l’hôpital public de la Pitié-Salpêtrière à Paris.
Comme les symptômes ressemblaient à ceux de l’hystérie et de l’épilepsie, il appela le trouble hystéro-épislepsie.
En 1907, le médecin français Pierre Janet écrivait que la dissociation était le résultat d’un affaiblissement de l’esprit. Il considérait le trouble de la personnalité multiple comme la forme de dissociation la plus complexe.
Le neurophysiologiste autrichien Josef Breuer et son protégé Sigmund Freud considéraient la dissociation comme un mécanisme de défense contre les souvenirs d’expériences traumatiques de l’enfance.
Sigmund Freud considérait la dissociation comme un moyen normal par lequel le moi se défendait contre des pensées inconscientes inacceptables, une expression de conflit inconscient.
Trouble dissociatif de l’identité de la seconde moitié du 20e siècle à nos jours
En 1968, nous avons trouvé le trouble dans le DSM II, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, sous le nom de « névrose hystérique, de type dissociatif ».
Après la publication du roman biographique à succès Sybil de Flora Rheta Schreiber en 1973, le nombre de cas diagnostiqués de trouble de la personnalité multiple a augmenté de façon spectaculaire aux États-Unis.
En 1980, le DSM III a cessé d’utiliser l’hystérie comme diagnostic et l’a divisé en plusieurs catégories : trouble de la personnalité histrionique, troubles somatoformes et troubles dissociatifs. C’est la première fois que le terme dissociatif est utilisé pour décrire une classe de troubles.
En 1994, le DSM IV a finalement inclus le critère de l’amnésie dans le diagnostic du trouble de la personnalité multiple et a changé le nom en trouble dissociatif de l’identité.
En 2013 le DSM V précisait que le critère d’amnésie dans le diagnostic de trouble dissociatif de l’identité ne survient pas seulement en raison d’événements traumatiques mais aussi en raison d’événements quotidiens.
RESSOURCES
De l’hystérie aiguë au trouble dissociatif de l’identité
VICE: Une brève histoire du trouble dissociatif de l’identité
Sciences Humaines: Les personnalités multiples, histoire d’une illusion psychiatrique
